Emportés par l’élan de no- tre mouvement originel, nous sommes sur le point de franchir un seuil. Sou- dain, quelque chose en nous défaille ; des forces aveugles nous attirent de l’autre côté du mur ; des forces aveugles nous re- tiennent dans les limbes, comme si ce pas unique, si simple en apparence, si semblable aux précédents, s’avérait chargé de consé- quences jamais dévoilées, définitives, impliquant tout notre être et toute notre destinée, sans retour. Cer- tains, cherchant la sortie, s’y ruent avec la rage du désespoir. D’autres, tous liens renoncés, s’y laissent glisser avec indifférence. Mais la plupart s’immobi- lisent au bord du gouffre, attendant la poussée qui permettra d’en finir.